Ce blog me permet de regrouper et de partager toutes mes lectures. Elle proviennent de différents sites internet, de facebook, ou de journaux, livres ...
Je cite toujours mes sources donc n'hésitez pas à aller voir la version originale !

mardi 18 mars 2014

Le conte chaud et doux des chaudoudoux

Dans "le conte chaud et doux des chaudoudoux", l'auteur Claude Steiner valorise les échanges, les dons de chaudoudoux.



 Le conte chaud et doux des chaudoudoux 

Il était une fois, dans des temps très anciens, des gens qui vivaient très heureux.
Ils s’appelaient Timothée et Marguerite et avaient deux enfants, Charlotte et Valentin. Ils étaient très heureux et avaient beaucoup d’amis.

Pour comprendre à quel point ils étaient heureux, il faut savoir comment on vivait à cette époque-là.
Chaque enfant, à sa naissance, recevait un sac plein de chaudoudoux. Je ne peux pas dire combien il y en avait dans ce sac on ne pouvait pas les compter. Ils étaient inépuisables. Lorsqu’une personne mettait la main dans son sac, elle trouvait toujours un chaudoudou. Les chaudoudoux étaient très appréciés. Chaque fois que quelqu’un en recevait un, il se sentait chaud et doux de partout.


Ceux qui n’en avaient pas régulièrement finissaient par attraper mal au dos, puis ils se ratatinaient, parfois même en mouraient.
En ce temps-là, c’était très facile de se procurer des chaudoudoux. Lorsque quelqu’un en avait envie, il s’approchait de toi et te demandait : ” Je voudrais un chaudoudoux “. Tu plongeais alors la main dans ton sac pour en sortir un chaudoudoux de la taille d’une main de petite fille. Dès que le chaudoudoux voyait le jour, il commençait à sourire et à s’épanouir en un grand et moelleux chaudoudoux.
Tu le posais alors sur l’épaule, la tête ou les genoux, et il se pelotonnait câlineusement contre la peau en donnant des sensations chaleureuses et très agréables dans tout le corps.

Les gens n’arrêtaient pas d’échanger des chaudoudoux. et, comme ils étaient gratuits, on pouvait en avoir autant que l’on en voulait.



Du coup, presque tout le monde vivait heureux et se sentait chaud et doux. Je dis « presque », car quelqu’un n’était pas content de voir les gens échanger des chaudoudoux.

C’était la vilaine sorcière Belzépha. Elle était même très en colère. Les gens étaient tous si heureux que personne n’achetait plus ses philtres ni ses potions. Elle décida qu’il fallait que cela cesse et imagina un plan très méchant.
 




Un beau matin, Belzépha s’approcha de Timothée et lui parla à l’oreille tandis qu’il regardait Marguerite et Charlotte jouer gaiement.
 Elle lui chuchota : « Vois-tu tous les chaudoudoux que Marguerite donne à Charlotte ? Tu sais, si elle continue comme cela, il n’en restera plus pour toi ». Timothée s’étonna : « Tu veux dire qu’il n’y aura plus de chaudoudoux dans notre sac chaque fois que l’on en voudra un ? » « Absolument, répondit Belzépha. Quand il n’y en a plus, c’est fini ». Et elle s’envola en ricanant sur son balai.
 Timothée prit cela très au sérieux, et désormais, lorsque Marguerite faisait don d’un chaudoudoux à quelqu’un d’autre que lui, il avait peur qu’il ne lui en reste plus.

Et si la sorcière avait raison ?
Il aimait beaucoup les chaudoudoux de Marguerite, et l’idée qu’il pourrait en manquer l’inquiétait profondément, et le mettait même en colère.
Il se mit à la surveiller pour ne pas qu’elle gaspille les chaudoudoux et en distribue trop aux enfants ou à n’importe qui.

Puis il se plaignit chaque fois que Marguerite donnait un chaudoudoux à quelqu’un d’autre que lui.
Comme Marguerite l’aimait beaucoup, elle cessa d’offrir des chaudoudoux aux autres et les garda pour lui tout seul.
Les enfants voyaient tout cela, et ils pensaient que ce n’était vraiment pas bien de refuser des chaudoudoux à ceux qui vous en demandaient et en avaient envie. Mais eux aussi commencèrent à faire très attention à leurs chaudoudoux. Ils surveillaient leurs parents attentivement, et quand ils trouvaient qu’ils donnaient trop de chaudoudoux aux autres, ils s’en plaignaient. Ils étaient inquiets à l’idée que leurs parents gaspillent les chaudoudoux.

 
La vie avait bien changé : le plan diabolique de la sorcière marchait !
Ils avaient beau trouver des chaudoudoux à chaque fois qu’ils plongeaient la main dans leur sac, ils le faisaient de moins en moins et devenaient chaque jour plus avares.
Bientôt tout le monde remarqua le manque de chaudoudoux, et tout le monde se sentit moins chaud et moins doux.

Les gens s’arrêtèrent de sourire, d’être gentils, certains commencèrent à se ratatiner, parfois même ils mouraient du manque de chaudoudoux. Ils allaient de plus en plus souvent acheter des philtres et des potions à la sorcière. Ils savaient que cela ne servait à rien, mais ils n’avaient pas trouvé autre chose ! La situation devint de plus en plus grave. Pourtant la vilaine Belzépha ne voulait pas que les gens meurent. Une fois morts, ils ne pouvaient plus rien lui acheter.

Alors elle mit au point un nouveau plan. Elle distribua à chacun un sac qui ressemblait beaucoup à un sac des chaudoudoux, sauf qu’il était froid, alors que celui qui contenait les chaudoudoux était chaud. Dans ces sacs, Belzépha avait mis des froids-piquants. Ces froids-piquants ne rendaient pas ceux qui les recevaient chauds et doux, mais plutôt froids et hargneux. Cependant, c’était mieux que rien. Ils empêchaient les gens de se ratatiner. À partir de ce moment-là, lorsque quelqu’un disait : « Je voudrais un chaudoudoux », ceux qui craignaient d’épuiser leur réserve de chaudoudoux répondaient : « Je ne peux pas vous donner un chaudoudoux, mais voulez-vous un froid-piquant ? ».

 
Parfois, deux personnes se rencontraient en pensant qu’elles allaient s’offrir des chaudoudoux, mais l’une changeait soudain d’avis, et finalement elles se donnaient des froids-piquants. Dorénavant, les gens mouraient presque plus, mais la plupart étaient malheureux, avaient froid et étaient hargneux. La vie devint encore plus difficile : les chaudoudoux qui au début étaient disponibles comme l’air que l’on respire, devinrent de plus en plus rares. Les gens auraient fait n’importe quoi pour en obtenir.

Avant l’arrivée de la sorcière, ils se réunissaient souvent par petits groupes pour échanger des chaudoudoux, se faire plaisir sans compter, sans se soucier de qui offrait ou recevait le plus de chaudoudoux. Depuis le plan de Belzépha, ils restaient par deux et gardaient les chaudoudoux l’un pour l’autre. Quand ils se trompaient en offrant un chaudoudoux à une autre personne, ils se sentaient coupable, sachant que leur partenaire souffrirait du manque.

Ceux qui ne trouvaient personne pour leur faire don de chaudoudoux étaient obligés de les acheter et devaient travailler de longues heures pour les gagner.

Les chaudoudoux étaient devenus si rares que certains prenaient des froids-piquants qui, eux, étaient innombrables et gratuits. Ils les recouvraient de plumes un peu douces pour cacher les piquants et les faisaient passer pour des chaudoudoux. Mais ces faux chaudoudoux compliquaient la situation. Par exemple, quand deux personnes se rencontraient et échangeaient des faux chaudoudoux, elles s’attendaient à ressentir une douce chaleur et s’en réjouissaient à l’avance et, au lieu de cela, elles se sentaient très mal. Comme elles croyaient s’être donné de vrais chaudoudoux, plus personne n’y comprenait rien !

Évidemment comment comprendre que ses sensations désagréables étaient provoquées par les froids-piquants déguisés en faux chaudoudoux ? La vie était bien triste ! Timothée se souvenait que tout avait commencé quand Belzépha leur avait fait croire qu’un jour où ils ne s’y attendraient pas, ils trouveraient leurs sacs de chaudoudoux désespérément vides.

Mais écoutez ce qui se passa. Une jeune femme gaie et épanouie, aux formes généreuses, arriva alors dans ce triste pays. Elle semblait ne jamais avoir entendu parler de la méchante sorcière et distribuait des chaudoudoux en abondance sans crainte d’en manquer. Elle en offrait gratuitement, même sans qu’on lui en demande. Les gens l’appelèrent Julie Doudoux. Mais certains la désapprouvèrent parce qu’elle apprenait aux enfants à donner des chaudoudoux sans avoir peur d’en manquer.


 Les enfants l’aimaient beaucoup parce qu’ils se sentaient bien avec elle. Eux aussi commencèrent à distribuer à nouveau des chaudoudoux comme ils en avaient envie. Les grandes personnes étaient inquiètes et décidèrent de passer une loi pour protéger les enfants et les empêcher de gaspiller leurs chaudoudoux.

Malgré cette loi, beaucoup d’enfants continuèrent à échanger des chaudoudoux chaque fois qu’ils en avaient envie et qu’on leur en demandait. Et comme il y avait beaucoup d’enfants, beaucoup d’enfants, presque autant que les grandes personnes, il semblait que les enfants allaient gagner. À présent, on ne sait pas encore comment ça va finir.


Est-ce que les grandes personnes, avec leur loi, vont arrêter l’insouciance des enfants ?

Vont-elles se décider à suivre l’exemple de la jeune femme et les enfants et prendre le risque en supposant qu’il y aura toujours autant de chaudoudoux que l’on voudra ?

Se souviendront-elles des jours heureux que leurs enfants veulent retrouver, du temps où les chaudoudoux existaient en abondance parce qu’on les donnait sans compter ?

Claude Steiner


Lien vers l'article :  http://www.kinesiologie-marseille.com/le-conte-chaud-et-doux-des-chaudoudous


Pour en savoir plus … 

Claude Steiner citait ce conte dans le cadre de ses activités de consultant en entreprise, afin d’éveiller à l’aide d’une métaphore toute l’importance du concept d’Eric Berne sur les strokes.

Un "stroke" est signe de reconnaissance. Eric Berne le définit comme « tout acte impliquant la reconnaissance de la présence d’autrui ».

Le signe de reconnaissance est un message que j’envoie à l’autre qui lui signifie que pour moi il existe, que je sais qu’il est présent. Il peut être verbal ou non verbal, positif ou négatif, conditionnel ou inconditionnel …

Par exemple : Les compliments descriptifs, rentrent dans la catégorie des strokes positifs. 
C’est un compliment qui parle de ce que la personne a fait, des comportements que vous avez observés, un compliment qui parle aussi de l’effet produit par ces comportements sur vous. 

Pour ceux qui connaissent la communication non violente, Thomas Gordon parle de message-je d’appréciation.
Sentez-vous la différence entre : « Tu as bien travaillé sur ce rapport » et « le rapport que tu m’as préparé m’a vraiment aidé à présenter le dossier au comité de pilotage : j’y ai retrouvé très facilement les projections annuelles, les chiffres présentés sous forme de graphiques très clairs pour moi. Merci beaucoup. »

Pour celui qui complimente, le compliment descriptif est un peu moins facile car il demande plus d’attention à ce qui est vraiment important pour nous, à ce qui nous semble être la compétence à valoriser. Mais les quelques secondes prises pour être attentif et bien reconnaitre ce qui nous touche sont à mon avis inestimables en termes de qualité de la relation qu’elles créent.

La personne complimentée sent en effet que vous avez été VRAIMENT attentif et que vous n’avez pas complimenté comme « vite fait sur le gaz », juste parce qu’il le fallait bien.

Également écouter, fixer son attention sur ce que dit l’autre, reformuler, clarifier, essayer de comprendre son point de vue et ses sentiments sans porter de jugements (l'écoute active) constitue une des plus importantes occasions de donner ou recevoir des strokes positifs.

Puisque le besoin de recevoir des strokes est si fondamental chez l’humain, nous sommes prêts, très souvent à travailler dur pour nous en procurer.

A défaut de strokes positifs, (ceux qui réconfortent celui qui les reçoit), les gens chercheront à s’en procurer des négatifs (ceux qui blessent celui qui les reçoit) plutôt que de subir l’indifférence.

Recevoir des strokes c’est :
  • Avoir la sensation de vivre, d’exister, d’être reconnu. 
  • Sentir que je suis aimé ou non, que je suis OK ou non. 
  • Acquérir ou non de l’estime pour moi-même.
  • Prendre conscience de ma valeur personnelle, de mes capacités, de mes forces. 
Claude Steiner (qui a beaucoup étudié et expérimenté les strokes ou signes de reconnaissance) écrit dans son livre « l’A.B.C. des émotions » :

" Les signes de reconnaissance physiques correspondent à n’importe quelle forme de toucher : les câlins, les baisers, les caresses, les massages, se tenir par la main ou serrer dans ses bras. 
Les signes de reconnaissance verbaux sont des déclarations portant sur un trait d’une personne. Ce peut être son apparence, ses vêtements, son intelligence, sa générosité, sa créativité, l’expression de ses sentiments ou émotions, sa bonté, son intégrité, sa dignité, son honnêteté, son esprit joueur, sa sagesse, son élégance, son tact, ou tout autre attribut pas nécessairement évident ni prévisible."

vendredi 21 février 2014

100 activités apaisantes pour les enfants de 3 à 10 ans

Une petite boite pleine d'idée d'activités apaisantes à emporter partout ! présenter par le blog "Zen et Organisée".

Organisé en 4 thématiques :
  • Détente
  • Concentration
  • Emotions
  • Créativité
Pour les enfants de 3 à 10 ans, cet éventail de 100 fiches d’activités ludiques leur apprendra à se détendre, se concentrer, gérer leurs émotions et développer leur créativité.

Chaque fiche est ingénieusement conçue en deux parties :
  • côté face pour les parents (description et bienfaits de l’activité…) ; 
  • côté pile pour l’enfant (étapes de l’activité dans un langage simple, avec matériel, astuces et variantes). 
 L'auteur, Gilles Diederichs, est musicothérapeuthe et sophro-relaxologue. Depuis plus de vingt ans, il forme les professionnels de l'enfance aux techniques de relaxation, de méditation et de concentration destinées aux enfants.

Je suis pressée de le recevoir pour vous en dire plus !!! (environ 12,50€)







vendredi 14 février 2014

Les Mandalas

Qu'est ce que le Mandala ? 

Mandala, terme sanskrit qui signifie « centre » ou « circonférence », c'est une représentation artistique et spirituelle organisée autour d'un centre. Il tire son origine des traditions religieuses hindouistes et bouddhistes. Le mandala est un art millénaire qui permet par le moyen d’un support graphique d’atteindre la méditation et la concentration puis d’exprimer sa propre nature et sa créativité.

Ce sont des dessins qui permettent de se relaxer, de se calmer et se recentrer par la mise en couleur de dessins centrés. Les Mandalas sont des dessins très reposants, que les enfants adorent (mais les adultes également !) car ils se concentrent rapidement et obtiennent de très beaux coloriages.

Le Mandala un « outil » dont l’objectif est de calmer, détendre et recentrer.


Liens :

Bailey Cunningham, la papesse du mandala : http://www.mandalaproject.org et auteur de "Mandala, voyage vers le centre", un livre magnifique sur le sujet.

Lien : vers les consignes de coloriage

Liens Pinterest.com/carolbubenik/mandala/
Site : mandalaaimprimer
Site : hugolescargot
Site : jedessine
Site : hermitage-atelier
Site : rickylasouris
Site : soutien67
Site : coloriez

Et plus de Mandala encore en cherchant dans Google ...

Mandalas à Imprimer :












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dimanche 9 février 2014

Ce que tous les parents devraient savoir

 Source : Blog S comm C et Les Vendredis Intellos

Ce que tous les parents devraient savoir … 

Article également publié sur « Les Vendredis Intellos » J’ai suivi il y a déjà quelques années la formation «Communication efficace» basée sur l’approche de Thomas Gordon, auteur de plusieurs livres et de travaux très intéressants autour de la communication et de la résolution de conflits. J’aime beaucoup cette approche car elle est à la fois très ouverte et très positive mais aussi lucide et concrète.

J’apprécie notamment beaucoup le livre «Éduquer sans punir» qui donne à la fois une explication très claire et très rationnelle du pourquoi une éducation basée sur l’autorité pure ne fonctionne pas sur le long terme, voire va à l’encontre des buts recherchés, tout en donnant des bases pour expliquer comment faire autrement. Je suis régulièrement l’actualité de Gordon Training, la société et ils ont publié récemment un très chouette article qui résume assez bien ce livre. Vous trouverez la version originale de cet article ici : http://www.gordontraining.com/wp-content/uploads/What_Every_Parent_Should_Know_1.pdf J’en ai fait une traduction que vous trouverez ici en version pdf.

J’ai eu envie de faire ici un résumé de cet article car il donne quelques principes à garder en tête dans l’éducation des enfants ! L’article est très riche et je vous invite vraiment à le lire en entier. Pour faire court, je vais reprendre ici uniquement les 15 principes de base dont il parle dans ce texte :

 I – Les enfants – comme tous les êtres humains – ont des besoins et adoptent des comportements à même de les satisfaire.

Cela rejoint aussi les principes de la motricité libre : un enfant ne fait jamais rien «par hasard» : soit il satisfait un besoin physiologique, émotionnel, soit il est en train d’apprendre quelque chose, soit il a envie de découvrir, … J’ai rédigé un article sur la motricité libre sur mon blog qui vous permettra de comprendre comment cette vision des choses change considérablement – et apaise ! – la relation à nos enfants.

 II – Les enfants ne se comportement pas «mal» : ils se conduisent de façon à satisfaire leurs besoins.

Leurs façons de satisfaire leurs besoins sont parfois incompatibles avec nos propres besoins – de calme, de rangement, d’intimité, … – mais ne sont pas de «mauvaises façons».
Et j’ai souvent constaté par moi-même ce que Gordon explique ensuite : ce point de vue aide beaucoup à la fois les parents et les enfants.

Lorsque je vois le comportement de mon enfant sous cet angle, je peux concevoir de chercher avec lui des solutions alors que si c’est juste «une bêtise», je ne peux que punir et me «venger» d’une certaine façon. Et mes enfants se sentent moins accusés d’être de «mauvais» enfants et donc cela facilite leur coopération pour résoudre le problème que nous avons en commun.

 III – Les parents ne peuvent pas accepter tous les comportements de leurs enfants.

 Il explique là que nous devons fonctionner comme des êtres humains non comme des parents qui seraient responsables de tout et notamment d’assurer le bonheur et la «bonne éducation» de nos enfants à tout prix.

 Il a cette phrase très chouette : «Ils (les parents) prennent la lourde charge de la responsabilité ; ils se sentent coupables et incapables ; ils essaient trop fort ; ils perdent leur sens des réalités. Et leurs enfants souffrent aussi parce que les enfants apprécient profondément que leurs parents soient réels et humains.»

Et là, il nous présente cet outil merveilleux qu’est la fenêtre d’acceptation. Cette fenêtre permet de jauger si un comportement nous est acceptable ou pas, sans accuser l’enfant mais simplement en nous recentrant sur ce qui fait que tel ou tel comportement est acceptable ou pas pour nous à ce moment-là. Cela facilite la vie et permet de poser les choses d’une façon différente qui est bien mieux acceptée par les enfants que les blâmes, les menaces, les accusations, …

IV – Les parents n’ont pas besoin d’être constants et cohérents avec leurs enfants.

 Gordon précise là encore que nous sommes des êtres humains, avec leurs limites – qui peuvent être variable et que c’est précisément cela dont les enfants ont besoin, pas de «dieux» qui sauraient tout et seraient invariables.

Il donne un exemple très parlant à propos d’un garçon qui joue de la guitare : le jour où vous êtes de bonne humeur, reposé, pas stressé, entendre votre fils faire ses gammes à la guitare sera une joie. Vous serez ravi de le voir travailler et prendre du plaisir avec son instrument. Le jour où vous êtes stressé et fatigué, où vous avez absolument besoin de faire une sieste, alors le même comportement sera probablement insupportable.

Si vous vous obligez à être constant, il y a un moment où vous ne serez plus en accord avec vous-même et cela sonnera faux.

Je trouve cette vision très humaine et très réaliste : nous sommes, par nature, incohérents et inconstants, nous changeons tout le temps et il me parait impensable – et très difficile – de devoir être constant. Cela ne me semble possible qu’au prix d’une lutte de tous les jours contre soi-même.

De plus, j’ajoute que c’est infiniment rassurant pour un enfant de se rendre compte que l’adulte fonctionne comme lui, que ce qu’il ressent est juste normal et sain, qu’il n’a pas, en grandissant, à atteindre une espèce d’inaccessible perfection.

 V – Les parents n’ont pas à présenter un front commun.

Ce principe est, là aussi, très éloigné de ce que les experts en éducation disent habituellement. En effet, certains comportements peuvent être acceptables par l’un des parents et pas par l’autre. S’obliger à avoir la même ligne de conduite oblige l’un des parents à être malhonnête avec lui-même et avec l’enfant.

Gordon explique très bien comment les enfants perçoivent cela et combien ils n’aiment pas cela en donnant le témoignage d’une adolescente qui parle de son père en disant :

 «je ne respecte pas mon père. En fait je déteste sa faiblesse. Quoi que ma mère pense de ce que je fais, il prend son parti même si je sais qu’il n’est pas d’accord.»

Être fidèle à soi-même est une façon de susciter le respect de l’enfant, beaucoup plus qu’en essayant de défendre une position à laquelle nous n’adhérons pas.

VI – Lorsque les bébés ont un comportement inacceptable, il y a une bonne raison à cela mais nous ne devons la deviner.

Gordon parle d’enfants d’âge pré-verbal qui ne peuvent pas parler. C’est une déclinaison des 2 premiers principes, avec l’idée aussi qu’en tant que parents de nourrissons nous devons procéder par essais/erreurs = essayer de deviner ce qu’il se passe pour notre enfant.

VII - Lorsque vous ne pouvez pas accepter un comportement, proposez-en un autre que vous pouvez accepter.

 Il s’agit ici de montrer clairement à l’enfant ce qui est acceptable pour nous en le formulant de façon positive. Gordon ne le mentionne pas explicitement mais je pense que cela fait aussi appel à la façon dont nous – et les petits enfants encore plus que nous – visualisons les choses.

Si je vous dis «ne pensez pas à un éléphant rose», vous voyez un éléphant rose avant d’essayer de l’effacer. Par contre si je vous dis «pensez à une girafe bleue», vous ne pensez absolument pas à un éléphant rose.

Il s’agit donc d’apprendre à formuler et à montrer les choses positivement : «tu peux jouer dans le salon» plutôt que «tu ne peux pas jouer dans la cuisine», «tu peux jeter la balle dehors» plutôt que «arrêter de jeter».

VIII – Faites savoir aux enfants comment vous vous sentez à propos de ce qui se passe, même si vous ne pouvez pas utiliser de mots.

 Ici je m’éloigne considérablement de Gordon car il semble penser que l’enfant d’âge pré-verbal ne comprend pas les mots. Il est vrai que parfois – souvent ? – les mots ne suffisent pas et nous avons à montrer à l’enfant les conséquences de notre agacement – non pas en leur donnant une fessée ;-) ! – mais en leur faisant vivre ce qu’est un parent en colère.

Gordon donne l’exemple d’un petit garçon qui donne des coups de pied à son papa quand celui-ci le porte. Le papa lui dit non mais le petit garçon recommence. Le papa le pose pour lui faire comprendre qu’il ne continuera pas à se laisser taper dessus.

 IX – Il est plus efficace de changer l’environnement que de changer l’enfant.

Pour aller plus loin, je pense que l’article que j’ai écrit sur la motricité libre – à lire ici – permet de mieux comprendre ce principe. Il s’agit de ne pas lutter contre un comportement donc l’enfant a besoin mais de l’autoriser dans un cadre qui vous est acceptable.

X – Pour changer les comportements inacceptables, parlez de vous et non votre enfant.

Ici, il s’agit clairement d’apprendre à parler sur soi, ce que j’appelle souvent «la colère sans insultes».
C’est une façon de s’exprimer qui incite bien mieux à la coopération que de parler sur l’autre.
Gordon parle brièvement du message-Je dans ce cadre mais il est bien mieux expliqué dans ses livres.
Les outils de Faber et Mazlish – «parler pour que les enfants écoutent, écouter pour qu’ils parlent» – me semblent aussi tout à fait appropriés pour respecter ce principe.

A ce stade, Gordon explique ce qu’il appelle «le terrible danger de la discipline» qu’il résume avec les principes suivants :

XI – Les parents qui utilisent le pouvoir le perdent à l’adolescence.

Tant que les enfants sont petits et dépendants de leurs parents pour satisfaire la plupart de leurs besoins, l’utilisation du pouvoir sur l’autre fonctionne.
Lorsque les enfants grandissent, le pouvoir fonctionne de moins en moins et Gordon fait le constat que c’est généralement à l’adolescence que les parents s’étonnent du fait qu’ils n’ont plus aucun contrôle sur leurs enfants.

 XII – Les enfants apprennent à s’adapter au pouvoir parental en développant des comportements indésirables et/ou malsains.

Ici Gordon explique combien l’utilisation du contrôle et du pouvoir apprend aux enfants des comportements comme le mensonge, la résistance, la soumission, la colère, l’esprit de vengeance, la flatterie, …

Cela rejoint aussi le constat que j’avais fait dans mon article «punir, ça sert à quoi ?»

XIII – La discipline peut contraindre mais elle influence rarement.

C’est un principe que je trouve extrêmement intéressant. En effet, il s’agit ici de comprendre que l’utilisation du pouvoir contraignant sert à maintenir un ordre d’apparence mais qu’elle n’influence souvent pas en profondeur et ne permet généralement pas à l’enfant d’intégrer réellement les valeurs souhaitées.

Les enfants font pour éviter la punition mais pas parce qu’ils ont intégré ce qu’on attendait d’eux, ce qui va en général à l’encontre du but souhaité puisque les parents cherchent généralement à permettre à leur enfant d’intégrer durablement les valeurs qu’ils veulent transmettre.

Là aussi cela pose la question de la façon de s’y prendre … et là, je suis pour ma part définitivement convaincue que notre façon de nous exprimer avec nos enfants change tout sur ce point.

XIV – Que les parents soient des dictateurs ou des paillassons, quelqu’un va perdre.

Et j’ajouterai … tout le monde perd. Gordon explique en effet que, lorsque les parents sont trop rigides et dictatoriaux, les enfants finissent par en vouloir aux parents de ne pas les respecter dans ce qu’ils sont … et les parents finissent par en vouloir à leurs enfants de ne pas changer, d’être aussi rebelles.

Dans l’autre sens, si les parents sont trop permissifs, ils souffrent de ne pas être respectés. Les enfants eux aussi souffrent et se sentent coupables de piétiner leurs parents et de les faire souffrir.

Tout le monde est donc perdant dans cette approche, même si en apparence l’un ou l’autre semble gagner.

XV – Quand les conflits sont résolus sans perdants, la relation devient s’améliore.

 Ici Gordon parle de l’approche de résolution de conflit gagnant-gagnant, une vraie 3e voie entre les approches autoritaires et permissives.
Une approche que je pratique au quotidien et qui permet de faire des choses vraiment chouettes : tout le monde se sent bien dans la relation, chacun participe et collabore et tout le monde – les enfants y compris – est enthousiaste dans la mise en oeuvre des solutions que nous avons cherchées ensemble.

Je vous citerai pour conclure une jolie maxime tirée d’un livre sur la gestion de conflit au travail qui résume cette approche : «transformez le toi contre moi en nous contre le problème».

Et je vous invite du coup à lire les livres de Gordon, ceux de Faber et Mazlish pour aller plus loin !

Activité Créatrice : Gustav Klimt

Gustav Klimt (1862-1918)
est un peintre autrichien. Il fait partie des peintres symbolistes, de l’art nouveau. Il utilise la couleur « or » pour peindre. C’est le cycle d’or.
 


 







Mes sources :

Site : saperlipopette
Site : dididou
Site : cahierjosephine