Au travail, les tâches doivent être accomplies. On souhaite aussi qu’elles soient bien réalisées. Mais trop souvent, on souhaite que les choses soient « trop » bien faites. L’équilibre fait rapidement / bien fait est difficile à atteindre. En s’attardant parfois sur des détails, en cherchant à atteindre la perfection, on oublie l’essentiel : respecter un certain niveau de qualité est important, mais réaliser ses tâches en temps voulu l’est tout autant. Sous prétexte de souhaiter le meilleur, on perd souvent un temps fou à la réalisation de ces tâches… quand on les commence ! Pour de multiples raisons, les perfectionnistes ont tendance à repousser les tâches au lendemain pour « mieux les réaliser ». C’est pourtant la meilleure solution pour ne jamais accomplir ses tâches en restant paralysé.

procrastination

Les méfaits du perfectionnisme : le mieux, c’est l’ennemi du bien

Si le perfectionnisme part d’une intention louable, ses inconvénients sont plus nombreux que ses avantages. Pour mieux comprendre ses méfaits, il suffit de regarder du côté de la loi de Pareto, également connue sous le nom de loi de 80/20, établie par Vilfredo Pareto (1848-1923), un économiste italien : 

« 80% des résultats sont obtenus par seulement 20% du travail ».
Pour en savoir plus ... ici 


Un autre problème avec le perfectionnisme est qu’il nous incite à agir en dehors des processus pré-établis. Quand une décision est prise, il est important de passer à l’étape suivante sans revenir sans cesse sur ses pas. Un perfectionniste aura tendance à remettre en cause les étapes précédentes des projets. 
Cette attitude freine l’avancement des projets de deux façons : pendant ce temps, le perfectionniste n’avance pas sur ses propres tâches, il se paralyse ; et il peut annuler le bien-fondé des tâches de ses collègues. Si la remise en cause est légitime pour ne pas foncer dans un mur, elle doit être effectuée avec parcimonie, à des moments choisis. La remise en cause perpétuelle ne sert à rien.
Le perfectionnisme n’est pas néfaste que pour les projets : il est également nuisible pour le moral des personnes qui cherchent à affiner tous les détails. La perfection étant un idéal difficilement atteignable, le perfectionniste n’est jamais satisfait. La satisfaction d’avoir accompli sa tâche de manière quasi-parfaite peut intervenir à la fin d’un projet mais ne durera jamais très longtemps.

D’autres phénomènes accentuent ce sentiment d’inachevé : le perfectionniste pense constamment que les choses auraient pu être mieux faites, qu’il y a encore beaucoup à faire et à tendance à être plus sévère avec lui-même. Sans parler de la simple vision de la liste de tâches, qui s’allonge de jour en jour vu le temps passé à accomplir la moindre tâche…

 Du perfectionnisme à la procrastination et la paralysie

Que le perfectionnisme entraîne une chute de la productivité pendant l’exécution d’une tâche est une chose ; mais il entraîne également un report systématique de nombreuses tâches, une sorte de paralysie. La peur de mal faire, la peur de ne pas avoir suffisamment de temps pour bien faire, la peur de ne pas réussir à atteindre un objectif sont souvent évoquées pour justifier cette procrastination. Bref, la peur de l’échec. 

Procrastiner, c’est passer plus de temps à penser à une tâche qu’à l’effectuer.


On peut avoir peur de la durée d’une tâche à cause du niveau d’exigence souhaité, qui peut être trop élevé. En ce sens, le perfectionnisme incite à la procrastination. Si la durée d’un projet dans son ensemble s’annonce élevée, il peut être utile de diviser la tâche en sous-tâches rapides, priorisées, pour se concentrer sur les étapes urgentes et importantes (selon la matrice d’Eisenhower par exemple).


On considère que les tâches peuvent être urgentes et importantes, non-urgentes mais importantes, urgentes mais non-importantes, ou ni urgentes ni importantes. Distinguer ces 4 types de tâches est essentiel. La matrice d’Eisenhower permet de classer ses différentes tâches pour mieux les prioriser. Elle comprend 4 zones, l’idée est de répertorier les tâches selon leur importance et leur urgence au sein de cette matrice.

 
Une bonne manière de commencer à travailler rapidement, sans perdre de temps, en se focalisant sur les sous-tâches à forte valeur ajoutée. On a plus de chance de terminer une tâche si on la commence !
Lutter contre cette boucle infinie (perfectionnisme > procrastination > paralysie) permet de gagner un temps précieux. Mais cela permet aussi de retrouver de l’énergie et de la créativité. Le fait de penser à une tâche pour la repousser à plus tard, rester statique, ou à passer un temps fou sur les détails peu s’avérer énergivore et très stressant pour le salarié ou le freelance concerné.

Par où commencer pour lutter contre ce cercle vicieux ?

Déjà, pensez à la loi de Pareto. Ne vous sentez pas en faute si tout n’est pas parfait : vous l’êtes sans doute davantage si tout n’est pas terminé, sauf pour certains métiers qui exigent un niveau de qualité élevé avant tout. Mais au final, très peu de secteurs sont concernés : la médecine l’est sans doute, mais vos responsabilités sont clairement moins lourdes que celles d’un médecin, même s’il peut être plaisant de penser le contraire.
Ensuite, il est important de suivre une méthode reconnue et de s’y tenir, quoi qu’il arrive. On pense à la méthode Pomodoro, une méthode simple de gestion du temps, qui permet de se focaliser sur une tâche précise sur de courtes périodes pour avancer dans ses projets. L’évolution des outils en ligne a permis à ces méthodes d’être applicables facilement.


1 – Pendant 25 minutes, vous n’allez porter votre attention que sur une activité (appelée tomate) unique et rien d’autres 
 Votre intérêt ne se bornera qu’à la réalisation de cette tâche. Vous ne vous laisserez pas distraire par quoique ce soit d’autres. Vous ne pouvez pas interrompre cette activité pour autre chose et revenir ensuite à votre tâche initiale. Vous ne pouvez pas poursuivre au-delà des 25min même si vous pensez terminer la tâche avec quelques secondes de plus.

2- Après chaque tomate, vous faites une pause de 3 à 5 min  
Il s’agit d’un break total pendant lequel vous ne faîtes rien de stimulant : juste de la relaxation et du bon temps en somme 

3- Après 4 tomates accomplies, vous devez faire une pause plus longue de 15 à 30 min 
C’est le moment idéal pour vous livrer à vos actions gourmandes en temps, peu rentables mais faussement libérateurs. Exemple : lisez vos mails, surfez sur le net, … 

4- Enfin, n’oubliez pas de prendre des notes sur les tomates que vous vous serez farcies 
Quand les 25 minutes sont terminées, notez l’intitulé de la tâche effectuée. Cette prise de note vous permettra de mesurer le temps passé sur vos projets et de gardez une trace de vos actions pendant la journée. Faites le bilan de vos prouesses à la fin de la journée.




Quand vous retombez dans vos travers, quand vous insistez pour fignoler les détails ou quand vous procrastinez, arrêtez-tout : pensez aux conséquences de vos actions, en temps, en argent, vis-à-vis de vos projets ou de vos collègues. Est-ce que ça vaut vraiment le coup ?
Et surtout, n’attendez pas que toutes les conditions soient optimales pour démarrer une tâche. Car ça n’arrive jamais. Commencer, c’est le meilleur moyen de mener à bien vos projets.

D’un point de vue plus personnel, ne culpabilisez pas à l’idée d’accomplir vos tâches en baissant légèrement votre niveau d’exigence. Dîtes-vous bien que le pire, c’est de passer un temps fou sur les détails en éludant des tâches à venir bien plus importantes. N’oubliez pas que le mieux, c’est l’ennemi du bien.



Liens vers les articles : 

blogdumoderateur.com/perfectionnisme-procrastination-paralysie

blogdumoderateur.com/technique-pomodoro

etre-meilleur.com/gestion-du-temps/la-technique-pomodorou-lart-de-gerer-son-temps-grace-a-une-tomate.html

changer-vie-action.fr/ne-soyez-pas-perfectionniste-visez-lexcellence

managementvisuel.fr/lutter-contre-la-procrastination-article-magazine-bilan/